The night is kind sad sometimes (Mike)

Jeudi soir, tard, tout le monde était parti, du moins c’est ce que pensait Alba quand elle entra dans la salle d’arme. Elle était partie pour se faire les nerfs sur des cibles. Elle était dans un état d’esprit très étrange, elle ne savait même pas ce début de semaine en tant que sergent c’est bien passée. En tout cas, elle était contente qu’il n’y ait pas eut d’appel le lundi parce qu’avec ce qui s’était passé avec Mike, elle n’aurait jamais pu se concentré, enfin, en réalité si, mais oulala… Situation compliquée, sans compter l’aventure avec Jared, étrange nuit ça aussi… Mais c’était n’importe quoi ! Elle avait couché avec Jared ! Mais n’importe quoi… Et le lendemain, quelqu’un avait il sentit ça ? Avec la misson pluvieuse qu'ils avaient eut en plus, elle avait la tête dans le cul ce jour là, et le corps encore frémissant des caresses de Jared... Quoi qu’il en soit, ça ne lui avait absolument pas fait oublier Mike, bien au contraire, et avec ce qu’elle avait entendu… Non pas qu’elle écoutait aux portes, mais elle avait surpris une conversation entre le jeune homme et Sélène et aillant déjà quelques soupçons sur ces deux là, elle en avait rapidement déduit qu’ils étaient plus ou moins ensemble. Pas très réjouissant, elle venait de se faire siffler son mec sous le nez ! Alors une semaine pas vraiment de tout repos quand même, pas pour la jeune femme en tout cas. Son cœur allait probablement explosé si ça continuait. Heureusement, rien de bien compliqué dans la prise d'otage qui avait eut lieu, ça avit été long, mais Jared avait fait du bon boulot niveau négociation et Alba n'avait quasiment rien eut à faire niveau stratégie, pas de dommages, bonne nouvelle !

Seul moyen de savoir si c’est une bonne journée ? Flinguer du carton. Et puis elle pourrait faire le point sur ce qui se passait entre les deux ‘écouteurs’ anti bruits, oui dans son cerveau. Un poil embrouillée le sergent, pas sûre d’elle du tout et le pire c’est que malgré tout ça ne s’arrangeait pas ! Malgré les félicitations et les mines ravies, elle s’enfonçait de plus en plus dans un état psychotique depuis qu’elle était au courant de sa promotion. Elle devenait paranoïaque et se disait que les autres seraient partis boire un verre sans la prévenir comme ils faisaient avant avec Murdoc. Oh putain, mais s’ils faisaient ça elle les tuerait tous ! Nan mais sérieux, elle n’était pas Murdoc, elle les aimait elle ! Ils étaient sa famille, sa seule famille, c’est vrai ! Ils étaient la famille qu’elle avait perdu gamine, ils lui rappelaient que la vie est belle, il la forçait à s’accrocher à un objectif, un autre objectif que la vengeance ce qui lui évitait de déprimer face au vide intersidérale du dossier du meurtre de ses parents. Si peu d’éléments, si peu de preuve et encore moins de témoins, oui mais voila, il y avait le SRU alors si elle ne le trouvait pas, hé bien il y avait d’autres vies à sauver, et les longues soirées à potasser l’enquête des services de police de Johannesburg n’étaient plus si sombre depuis qu’elle avait intégré l’unité. Alors oui, le SRU, les agents, ces agents, ces protégés lui apportaient la lumière et la chaleur dont elle avait besoin dans son long tunnel d’incertitudes.

Mais ce soir là ça n’était pas le cas, elle doutait, elle doutait de tout, même de sa technique, elle doutait de pouvoir mettre une balle dans le mile, elle doutait de pouvoir diriger une équipe, elle avait l’impression que ça promotion avait réveillés certains sentiments, de la jalousie, ils la détestaient tous et puis c’est tout ! Alba devenait donc complètement paranoïaque. Elle doutait d’avoir mérité sa promotion, elle doutait d’en avoir les capacités, et depuis le début de la semaine se problème se tournait et se retournait dans sa tête. Rien n’arrivait à la remettre d’aplomb, pourtant il y a une semaine encore, elle était pleine de confiance, elle respirait la force et l’intelligence, mais là tout s’écroulait doucement. Elle avait même eut assez d’aplomb pour engueuler Cray sans savoir tout de l’accident.

Alba se dirigea vers l’armoire des Remingtons, Sniper ne demandait aucune réflexion, pas de chance ce n’était pas l’idéal pour se vider la tête. Enfin si, mais en entrainement moins et puis la elle n’était pas d’humeur à réfléchir à l’angle de tire, au vent, aux courants… Bref, ça n’était pas la bonne solution. Elle fit le tour de la pièce en réfléchissant à ce qu’elle allait faire et sans même s’en rendre compte elle se mit à caresser les armes du bout des doigts en marchant, pensive.

Un coup toutes les 45 secondes. Il devait bien avoir tiré une quinzaine de fois maintenant, mais pour ce qu'il en voyait la cible ne présentait toujours qu'un seul impact, net et précis. La semaine dernière, il avait conseillé à Alexa de se calmer en tirant ainsi, et ce n'était pas pour rien. C'était réellement la technique que lui utilisait, pratiquement depuis qu'il était entré au SRU. Se concentrer sur une chose et une seule permettait de se vider la tête à vitesse grand V. Parfois, il lui arrivait aussi de partir rouler en moto, n'importe où. Ou de faire du circuit. Quand il pouvait faire ça, c'était vraiment le pied. Les kilomètres qui défilent, savoir se pencher avec le meilleur angle possible ... Qu'est-ce qui pouvait compter plus que ça au moment précis où on abordait une courbe ? Il ne pratiquait la vitesse et les circuits qu'en amateur, mais avec une discipline toute militaire. Celle qu'il connaissait dans sa vie de tous les jours, et qui en l'occurrence signifiait relevé des temps, etc ... C'était une chance oui, de pouvoir rouler sur un anneau de vitesse ainsi. La route ne procurait pas la même sensation de vide : il fallait toujours avoir à l'oeil les autres utilisateurs de la chaussée, et question vitesse, ce n'était pas la peine d'avoir une fusée pour ça, vu les limitations existantes. Limitations que Mike n'aurait jamais dépassé, il était flic ! Et puis de toute façon, le problème se soldait en l'occurrence de manière beaucoup plus simple encore : il pleuvait des cordes depuis deux jours, donc pas question de rouler où que ce soit. Il avait dû ressortir sa voiture du garage, lui qui préférait tant sa Ninja.

Autant vous dire que la dernière mission, il y a deux jours, avait été plutôt atroce : Alexa et lui avaient poireauté en haut d'un immeuble, sous la flotte, pendant plus de trois heures. Il fallait attendre la possible éclaircie, se tenir en couverture au cas où. La procédure habituelle, mais bien inutile sous un déluge pareil. Enfin, Alba avait été tout à fait performante pour son baptême du feu : aucune victime, même pas le preneur d'otages. Un 100%. Ca n'étonnait pas Mike plus que ça d'ailleurs, il la savait hautement qualifiée pour son job. Mais il ne l'avait pas pour autant félicité à la fin : en ce moment, il l'évitait comme la peste. Il n'avait toujours pas dirigé son propre geste de lundi dernier. L'embrasser était une connerie monstrueuse, et ça avait occupé ses pensées un bon bout de la semaine. Il s'était morigéné d'avoir fait ça, et ... il s'en était félicité aussi en un sens. Peu importait que ce soit quelque chose qu'il ne refasse pas ensuite, embrasser Alba Miller et se faire embrasser par elle valait le coup !

Etait-ce pour ça que lui et Selene avait remis le couvert ? En entretien psychologique en plus ? Allez donc savoir, mais le fait est que l'entretien en question avait plus ou moins rapidement tourné court. Assez involontairement en fait, quand Mike y repensait, d'autant plus qu'il n'était pas le genre de mec à craindre ce genre de choses. Il était équilibré, il le savait, pourquoi se poser tant de questions ? Le simple mot "entretien" provoquait des frissons chez certains de ses collègues, franchement pourquoi ? Bien sûr il connaissait le passé de Jared, et comprenait que ce fût douloureux, mais ça ne remettait pas en cause les compétences de celui-ci. Surtout depuis le temps qu'il travaillait pour l'unité ... Enfin, Mike n'était pas psy hein, mais tout ça pour dire qu'il n'avait pas fait ça pour couper court à l'entretien. Simplement parce que Selene était aussi foutrement sexy en tenue de travail, voire même plus encore, que quand tous les deux s'étaient rencontrés au Chick N Deli. Son tailleur un peu sévère là ... Tssss il n'était qu'un homme ! Et elle était une femme pour le moins consentante !

Ca ne les avait pas empêchés pour autant tous les deux de convenir que c'était la dernière fois, lorsqu'ils s'étaient croisés le lendemain dans le couloir. Quelques mots échangés à voix basse, pour se quitter "bons amis". Les relations de travail, ce n'était pas possible, et Selene semblait en être consciente également. Tant mieux ! On évitait ainsi les scènes. Ils avaient pris du bon temps, passé deux soirées chez lui, et voilà ! (car oui, bien sûr, l'entretien avait eu une suite ... plus intime ...) Ca ne les empêcherait pas d'être bons collègues, et c'était le principal. Préserver l'ambiance, c'était capital au sein de l'unité. Comme dit, on confie sa vie aux autres, cela ne peut pas se faire dans n'importe quelles conditions, et surtout si l'ambiance est tendue. Cela ne signifiait d'ailleurs qu'une chose : à un moment ou à un autre, il devrait sans doute affronter Alba pour reparler de ce baiser volé ... Mais, pas tout de suite. Là, il voulait enchaîner encore quelques tirs, finir de faire le point avec lui-même, sur ce qu'il devrait justement dire à cette dernière.

Cinq balles plus tard, 20 tirs, et seule la dernière avait légèrement dévié, un demi-centimètre tout au plus. Mais c'est le bruit dans la salle d'équipement à côté qui l'avait perturbé au dernier moment. Lentement, il rangea son équipement, et sa Remington. Il n'était pas spécialement pressé de croiser qui que ce soit, rentrer et rester seul avec lui-même lui conviendrait parfaitement. Mais bon, on ne fuit pas non plus n'est-ce pas ? Autrement dit, une fois son matos rangé, il se dirigea vers la salle d'armes. Et son agitation remonta légèrement, en constatant que c'était Alba qui s'y trouvait. Merde ! Il n'avait pas du tout prévu de lui parler aujourd'hui, il ne savait même pas comment il aborderait le sujet, ni quoi lui dire. Crever l'abcès, oui, mais pas tout de suite ! D'un pas décidé, il se dirigea tout de même vers la pièce, et remit son arme dans son casier personnel. Certains flingues appartenaient au commun de l'équipe, d'autres appartenaient à chacun, comme les fusils à visée lointaine. Il se tourna vers son sergent, qui caressait pensivement les armes, se demandant même si elle l'avait remarqué. Comme à l'habitude, son ton se fit froid alors qu'il la saluait. Bonsoir Alba.

En fait d’envie de tirer elle avait surtout envie de pleurer, mais bien sûr c’était hors de question, il fallait qu’elle fasse une croix sur Mike, il fallait qu’elle fasse le deuil d’une relation qui n’avait même jamais existé, elle devait se résoudre à abandonner la partie pour maintenir la cohésion de l’équipe, elle ne pouvait pas faire ça, démissionner, les abandonner. Elle avait envisagé de le faire, un instant, elle s’était dit que c’était mieux si elle n’arrivait pas gérer, mais en dernier recours seulement, elle ne voulait pas que quelqu’un d’autre prenne la suite des opérations, encore un nouveaux, elle les aimait tant, tous elle ne pouvait pas briser de nouveau l’équipe, elle s’y refusait, pas pour une histoire personnelle, elle n’avait pas le choix, il fallait qu’elle sorte Mike de son esprit. De toute façon, ici, au boulot, lui et Sélène n’étaleraient pas leurs sentiments et leurs mamours devant toute l’unité, donc aucun souci de ce coté là. Donc plutôt que pleurer il fallait tirer, évacuer tout ça, faire le point… On se demande le point de quoi, mais bref.
Elle ne voulait même pas en parler à Mike, surtout pas, elle ne pouvait même plus le regarder dan les yeux, alors lui parler, lui dire quoi que se soit à propos de se baiser brûlant ? Pfff, à quoi bon chercher à s’expliquer sur ce geste, le faisait-il lui ? non, cela ne faisait que conforter Alba dans son sentiment : il avait fait ça pour jouer, un jeu vraiment pas drôle aux yeux de la jeune femme, mais pour lui ça n’était rien de pus, si elle revenait à a charge avec ça il pourrait se douter de quelque chose, ne serait-ce que le fait qu’elle ait répondu à ce baiser de manière positive pouvait porter à confusion, mais à la limite, s’il lui demandait quoi que se soit, elle dirait que tel est pris qui croyait prendre, rien de plus, rien de moins, juste un jeu… Le temps maussade si ce n’est pourri la déprimait encore plus. C’est la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut, et la elle s’était foiré en beauté, mais de toute façon, les relations avec les hommes n’avaient jamais été son fort alors bon, cela ne dérogeait pas à la règle, elle était dégoutée, mais elle s’y ferait, elle s’en remettrait, elle s’en remettait toujours. Elle finirait par oublier qu’un jour elle avait voulut sortir avec lui, enfin pus d’un jour, mais bon, on se comprend. Elle finirait par trouver quelqu’un d’autre et si ça n’était pas le cas, elle continuerait à faire son boulot, parce que c’est ce qu’elle faisait le mieux.
Elle commençait à ce dire qu’elle ferait bien une série à l’arme de poing… Elle aimait ça, les revolvers, c’était maniable, elle en avait un personnel chez elle, et la légende qui voulait qu’elle dorme avec était fondée. Une réminiscence du meurtre de ses parents encore, ils avaient été tués chez eux pendant leur sommeil, vous parlez d’un exemple, elle ne dormait jamais sur ces deux oreilles. Elle sourit en se souvenant du jour où les plombs avaient sautés, le bruit lui avait fait pensé à quelqu’un qui crochète une serrure, pas de lumière, évidement, elle avait fait le tour de son appartement l’arme à bout de bras… Ce n’est qu’après avoir vérifié que tout était clair, quand elle arriva dans le cagibi pour vérifier que personne n’avait coupé les fils qu’elle vit le fusible dehors et se mit à rire tout en remettant la sécurité de son 45. Un peu nerveuse quand elle était seule tout de même hein ! C’est très étrange, qu’elle soit seule ou non ne changeait rien, ce n’est pas comme si elle ne savait pas se défendre, mais bon, on n’est pas toujours hyper rationnel !

Elle était dos à la porte qui donnait sur la salle de tir. Cette pièce était vraiment très bien insonorisée, elle n’avait rien entendu, elle ne se doutait pas que quelqu’un s’entrainait, encore à cette heure. Elle passait se doigts sur le canon d’un Remington tellement pris dans ses pensée qu’elle n’entendit pas la porte s’ouvrir, Même le bruit du casier, de l’arme qu’on range, elle percevait ces bruits comme tellement lointains qu’elle n’y prit pas garde, c’est pourquoi elle sursauta légèrement quand elle entendit une voix connue lui dire bonsoir. Un instant s’écoula durant lequel elle était toujours dos à Mike, seulement cette voix elle l’avait reconnu tout de suite, elle en avait la chair de poule, elle se raidit, cette voix, oh mon Dieu, elle aimait cette voix, elle suffisait à elle seule à mettre Alba dans tout ces états. Elle se tourna après avoir reprit ces esprits. Elle était partagée entre l’envie, la colère, et la tristesse, elle choisi la colère, c’était encore la meilleur chose à faire, lui faire un sermon… Elle n’était peut-être pas la mieux placée pour parler, mais elle ne pouvait pas lui sauter dessus, certainement pas maintenant, jamais, plus jamais, et encore moins pleurer, non il ne la verrait pas ainsi, elle se refusait à lui faire voir ça ! Elle lui répondit sur un ton tout aussi froid que celui qu’il avait employé :

« ‘Soir »

Elle le fixa avec un regard noir… Comment entamer les hostilités ? Comment faire passer la pilule sans passer pour le sergent moralisateur ? L’unique but d’Alba était de passer ces nerfs sur Mike, elle savait pertinemment que le sermon ne servirait à rien, qu’il gérerait ça au mieux, et puis, même si elle n’était pas pour, elle savait que certaines choses ne se contrôlent pas, elle pensait que s’il avait pris le risque de sortir avec Sélène c’était qu’il pensait être assez bien avec elle pour le rester… Car en réalité, la jeune femme n’avait entendu que des bribes, à la seconde où elle avait compris que Mike avait couché avec Sélène, et pas qu’un fois, elle s’était enfuie, elle avait déserté le couloir et ne savait donc pas que la conversation avait porté sur la fin de la relation. Elle était partie dan les vestiaires et avait boxé son casier. Résultat ? Phalanges en sang, ecchymoses et un casier qui ne fermait plus… Heureusement dans le vestiaire des filles il y en avait en rabe, elle en avait donc changé et avait remis la porte un peu droite pour qu’on ne voit pas que quelqu’un s’était trompé de punching-ball. Bon ça se voyait quand même c’était tout cabossé, mais bon, Alex savait très bien qui s’était, peut-être poserait-elle des questions, peut-être pas, Alba espérait ne pas avoir à lui mentir. Quoi qu’il en soit, elle avait encore les traces de son combat sur les mains, jusqu’ici personne ne lui avait encore demandé quoi que se soit, mais tout le monde savait aussi qu’elle était capable de s’entrainer jusqu’à se faire mal, cela pouvait peut-être passer pour un entrainement sans gants sur le ballon…

La croiser. Il ne l'avait pas envisagé aussi rapidement. Non, sérieusement, il ne savait même pas ce qu'il pourrait bien lui dire. Il faudrait qu'ils crèvent l'abcès, ça c'est certain, mais comment ? "Euh, salut Alba, l'autre jour j't'ai embrassée, oublie" ? Huh ? Ou encore mieux : "Dis donc Alba, j't'ai embrassée l'autre jour. T'es mon sergent et on n'a pas le droit d'être ensemble, mais tu crois pas que toi et moi .." Nan, sérieusement, vous imaginez un instant Mike dire l'une ou l'autre de ces phrases ? D'une part, c'était totalement pathétique. Loser absolu. D'autre part, ce n'était pas dans son caractère. Trop courageux comme mec, il était plutôt adepte de la fuite par moment. Tu gardes ton problème, tu mets ton mouchoir dessus, et il finira bien par disparaître. Pas très reluisant comme attitude, mais bon, au final ça lui réussissait plutôt. Et puis franchement, franchement, il ne voit vraiment pas ce qu'il aurait pu dire à Alba. D'autant plus que la seule chose dont il avait envie, alors qu'il l'observait du coin de l'oeil, c'était de l'embrasser encore. Saloperie de bonne femme ! Il avait pensé à ce baiser toute la semaine. Il n'était plus sensé réagir comme ça, ça c'était l'ancien Mike ! Non pas qu'il combatte férocement la partie plus ou moins romantique de lui, il n'avait pas la moindre velléité de se prendre pour un gros dur. Mais ce n'était pas un aspect de lui qu'il voulait laisser transparaître au boulot, avec son supérieur en plus de ça ! Supérieur, d'ailleurs, qui dans le genre dure ne donnait pas sa part. Alba avait un foutu caractère et une sacrée réputation.

Attention hein ! J'ai pas dit fille facile ni rien ! Il ne se permettrait pas d'avoir ce genre d'opinion sur elle, par respect d'une part, mais surtout parce qu'il savait qu'elle n'était pas comme ça. Mais bon, il était de notoriété publique que personne au SRU n'était casé, et à l'excpetion de Jared veuf et père de famille, tout le monde s'en donnait plutôt à coeur joie côté aventures. Un moyen de relâche la pression aussi, après tout ils cotoyaient la mort chaque jour ou presque ! Le fait est qu'il avait cette image dans son esprit d'Alba au Chick'N'Deli, en train de danser sur le tables après une mission spécialement réussie, ou encore en train de draguer consciencieusement un mec. Chose qu'il n'appréciait que moyennement, pensa-t-il vite fait ... Bref, le fait est que quelle que soit la manière dont il envisageait la situation, c'était complètement bloqué. So ? Le mieux était-il de se taire encore ? Pour le bien de l'équipe, il ne valait mieux pas. L'ambiance avait été tendue, pesante entre eux toute la semaine, et ça ne tarderait pas à se faire sentir. Sans compter qu'à ce rythme-là ils finiraient par se faire griller tous les deux, et pour ses débuts en tant que Sergent, Alba n'avait pas besoin de ça. Mais ... comment on en parle alors ?

Il se tourna vers la jeune femme, et l'observa. Elle lui tournait le dos, mais il percevait les frissons typiques des moments où elle était en colère et tentait de se retenir d'exploser. Etait-ce vraiment à cause de ce baiser ? Bah dis donc ... Il était presque désappointé qu'elle le prenne comme ça. Merci l'égo, il n'était pas un déchet quand même ! Quand elle se tourna vers lui, le regard noir et l'air dur, il se dit que si, finalement, à ses yeux il devait bien être un déchet parce que franchement ... Réagir comme ça pour un baiser ... Du coup, il se dit qu'il aurait sans doute intérêt à éviter de prendre la situation sur l'air de l'ironie ou de l'humour. De toute façon, lui aussi sentait l'énervement monter en lui. Pas la peine non plus d'en faire des caisses pour un simple baiser, elle pouvait relativiser non ? Elle ne lui avait adressé la parole que part monosyllabes toute la semaine, alors qu'auparavant ils avaient toujours bien discuté. Décidémment les filles sont foutrement chiantes ! Quand il prit la parole, son ton à lui non plus n'était plus vraiment engageant du coup. Cache ta joie de me voir surtout. Si c'est à cause de ce qui s'est passé lundi, je m'en excuse mais il serait temps de passer à autre chose ! A peine ces paroles prononcées, il se retourna vers son casier, rageant intérieurement alors qu'il faisait mine de chercher quelque chose dedans. C'est sur qu'en employant un ton pareil, les choses allaient s'arranger entre eux !

Maintenant qu’elle le regardait, qu’elle était face à lui, elle fondait intérieurement en essayant de ne rien laisser paraitre, c’était trop dur… Oh oui trop dur(e) ! Pardon… Bref, elle lui avait parlé le plus froidement possible, exactement comme il faisait lui, mais c’était si difficile de ne pas y repenser, sa bouche, ses lèvres sur les siennes, la sensualité de se baiser plus ou moins volé, Huuuuummm. Trop bon, elle voulait seulement qui recommence ! Mais non trop pas, surtout pas qu’en serait-il ensuite, elle devrait vraiment démissionner ou changer d’unité s’il refaisait ça, c’était trop horrible, ne pas savoir où elle en était la mettait hors d’elle. Plus ça allait plus elle avait du mal à soutenir son regard, elle respirait à peine, concentrée sur le fait de ne pas craquer. C’était juste hors de question que la moindre sensibilité, faiblesse, transparaisse au SRU, elle était humaine, et en plus plutôt à fleur de peau dans le genre, mais ici, elle était sergent ! Et puis même avant, elle ne devait pas se laisser guider par ses sentiments personnels au boulot. Bon là pour le coup vu l’ambiance entre elle et Mike tout au long de la semaine c’était mal barré, mais bon. Elle pensait que sa finirait par passer, illusion ? Probablement puisque cela faisait déjà plusieurs années qu’elle y pensait et qu’avec les nouveautés ça n’allait pas s’améliorer. Elle s’était plusieurs fois réveillée en sursaut la nuit, le souffle court et toute émoustillée après avoir rêvé de se baiser. Il fallait qu’elle casse se rythme, le fait qu’il sorte avec Sélène allait peut-être aider, pour le moment ça l’énervait franchement, mais au moins tous ses espoirs disparaissaient, donc elle n’avait plus que le fantasme pour se raccrocher, et même s’il était tenace, cela ne suffirait pas.

Elle avait longtemps espéré que ça marcherait, qu’il comprendrait, mais bon, ce n’était qu’un mec après tout et elle ne lui avait jamais fait clairement paraître ce qu’elle ressentait, trop de risque, trop peu de courage, trop timide sur ce point, c’était bien plus facile de draguer un mec pour le cul au final. Si on se plantait, ce qui était assez rare pour Alba, on pouvait passer au suivant sans regrets, mais là c’était différent, elle ne comprenait pas comment elle avait pu tomber amoureuse d’un mec sans qu’il ne se passe rien entre eux, enfin amoureuse, elle ne savait même pas si elle pouvait appeler ça comme ça. Maintenant c’était trop tard et elle regrettait quand même de ne rien avoir tenté. Mais lui non plus, il ne lui avait jamais rien montré, il faut dire qu’avec la situation plus leurs caractères et leur façon de tout cacher, ils étaient quand même mal barrés quoi, c’était assez pathétique de regarder ça d’un œil extérieur, plutôt drôle en fait, les deux imbéciles qui se tournaient autour sans vraiment se tourner autour…

Alba ouvrit de grand yeux puis baissa les yeux en entendant les paroles de Mike, son ton la glaça sur place, un instant, ce qui venait de dire était comme un coup de poignard en plein cœur, elle avait encore plus envie de pleurer et c’était toujours aussi hors de question, donc l’instant d’après elle explosa littéralement. Elle serra les poings avant de laisser échapper ce cri du cœur :

« Sa t’amuse ! »

Non ça n’était pas franchement ce qu’elle avait prévu de dire là, non pas du tout. Elle ne voulait pas parler de ça, Oh My God non ! Bien sûr que ça l’amusait, il ne savait faire que ça, s’amuser. Mais quoi ! Elle n’allait quand même pas lui faire une scène pour ça ! Non du tout, trop fière pour revenir là dessus et pour lui dire pourquoi ça la touchait autant. Certainement pas ! Elle n’eut pas vraiment le temps de se demander pourquoi lui-même revenait sur le sujet, mais Grrrr le fait qu’il la somme de passer à autre chose c’était trop ! Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, histoire qu’il oubli bien vite ce qu’elle venait de lâcher, comme un pavé dans la marre. Elle reprit toujours en criant à moitié :

« En tout cas toi tu es passé à autre chose hein ! »

Ah non, encore raté ! Putain mais impossible quoi ! Elle ne pouvait pas lui parler sans revenir là-dessus ! Mais merde ! Où était donc passé son self contrôle, pour sûr il était loin, très loin même. Ok, du calme, respire, et reprends tes esprits, arrête un peu de dire de la merde ! Tu l’engueule, tu ne te laisse pas avoir par tes sentiments, tu lui passe un savon histoire de mettre fin à cette attraction, à tout ce que tu ressens pour lui, quand il te détestera assez se sera plus simple, ou peut-être pas… Elle avait tellement envie de lui qu’il fallait qu’elle transforme cette chaleur en glace pure et dure et en colère pour ne pas céder. Il fallait qu’elle oubli ça, qu’elle passe à autre chose, mais elle ressentait le besoin de lui exprimer que sa relation avec Sélène ne lui plaisait pas, évidement sans lui donner la vraie raison ! Le sujet de dispute était tout trouvé, et après ce qu’il venait de dire elle bouillait de rage.

« Tu sors avec Sélène ! Je crois que tu sais ce que j’en pense… Alors ne me parle pas de ce qui c’est passé lundi ! Ne te défile pas ! »

Il n’en était pas encore venus aux mains, mais elle n’en était pas loin, elle s’était approchée de lui tellement tendue qu’on voyait ses muscles se dessiner sous sa peau. Elle n’avait plus aucun mal à soutenir son regard et ces yeux ne reflétaient que la colère due à la jalousie qu’elle ressentait.

Ca l'amuse ? Est-ce que ça l'amuse ? Oui, bien sûr, ça l'amuse d'avoir embrassé son sergent, et de s'être mis dans une merde noire par la même occasion, et ça l'amuse en plus de penser qu'il est sûrement amoureux d'elle mais qu'il n'en a pas le droit. Trop drôle comme situation, il se marre comme un petit fou ! Pas un instant il ne va penser à ce que peut signifier cette phrase, tant il est obnubilé par le fait que la situation va coincer. La tête plus ou moins penchée dans son casier, il se dit qu'il ne pourra pas esquiver la situation bien longtemps, et puis, de toute façon, c'est lui qui a voulu ça ! Il en a parlé le premier après tout ! Seulement … maintenant il ne sait plus bien pourquoi il l'a fait. Il n'a rien à y gagner de toute façon, et vu comme elle semble en colère, et comme lui se sent en rogne aussi, il y a de bonnes chances pour que tout ça finisse en foire d'empoigne. Charmante perspective ! Non, foutre la merde dans l'équipe ne m'amuse pas ! C'était ridicule de ma part d'avoir agi comme ça, je veux bien le reconnaître. Cela dit ton attitude n'aide pas à ce qu'on passe à autre chose ! Passer à autre chose … Douloureuse perspective quand il pense qu'il la croisera quand même chaque jour, et que chaque jour il se dira qu'à un autre endroit, à un autre moment, il aurait pu se passer quelque chose entre eux. Pourquoi fallait-il que pour la première fois qu'il tenait un peu à une fille depuis la rupture avec sa première copine, il tombe sur celle à laquelle il ne devrait même pas penser ? La vie offre son lot d'injustice, et celle-là touche particulièrement Mike. Même les reproches qu'Alba lui fait le touchent. Allez donc savoir pourquoi, car pour lui il n'aurait rien à se reprocher, mais il a le cerveau bien trop embué par la colère pour y réfléchir un instant. Tout ce qu'il voit, c'est que visiblement il n'est pas suffisamment bien pour elle. Il avait pourtant l'impression qu'ils s'étaient toujours bien entendus, mis en vérité elle semblait surtout avoir un jugement rapide envers lui, et assez peu positif.

Enfin, ça c'était avant qu'il comprenne qu'elle lui reprochait ses coucheries avec Selene. Et d'abord, comment était-elle au courant de ça ? Ils s'étaient montrés bien assez discrets, en dépit de la première réunion où chacun avait été choqué de retrouver l'autre ! Ils ne s'étaient pas adressé la parole au bureau une seule fois, en dehors des salutations et autres banalités de rigueur. Ils s'étaient vouvoyés même ! Alors … A moins que … Il n'y a qu'un seul moment qui aurait pu l'amener à la conclusion que Selene et lui avaient une relation. C'était juste après l'entretien psychologique. Soit deux jours auparavant à peine. Mike devait passer à l'évaluation, c'était même la première fois qu'il adressait sérieusement la parole à Selene depuis son arrivée au SRU. Ca s'était un peu prolongé suite à un dérapage pas vraiment contrôlé de l'un comme de l'autre. Il semblait que quoi qu'il arrive, quand ils se retrouvaient ensemble l'attirance était forte, très forte. En gros, ils avaient fini l'entretien en question en couchant ensemble, dans le bureau de la jeune psychologue. Vachement professionnels tous les deux, ils se connaissaient à fond comme ça ! Enfin bref, évitons les mauvais jeux de mots, le fait est qu'ils en avaient peut-être parlé à mots couverts en sortant de la pièce. Et Alba pouvait très bien avoir tout entendu. Ca devait s'être passé comme ça, il ne voyait pas comment elle aurait pu savoir sinon. Elle était leur boss certes, mais de là à être omnisciente … Et étant donné que Selene avait convenu tout comme lui que l'anonymat était la meilleure protection, il n'y avait pas d'indiscrétion à attendre de sa part … Il n'empêche qu'au final à faisait chier qu'elle sache ! Ca ne la regardait pas, d'autant plus qu'il ne s'agissait que d'une histoire de sexe entre tous les deux … Rien de sentimental, et rien d'évolutif … Je couche avec Selene, nuance. Quant à savoir ce que tu en penses … Si tu crois que ça me fait plus chaud ou plus froid !

Alba était en train de décortiquer ces sentiments comme on mange des noix, elle essayait de casser la coque, mais sans casse noix, genre plutôt au marteau, imaginez si on file la métaphore l’était de la noix d’alba, enfin de ces sentiments. Elle ne comprenait toujours pas comment elle avait réussi à se foutre dans cette situation de merde. Non seulement elle ne tombait pas amoureuse facilement, mais encore, s’il s’était passé quelques chose entre ces deux là, mais non ! Rien ! Alba était en rogne contre elle même, comment avait-elle pu s’attacher autant à un type dont elle ne connaissait que ce qu’il voulait bien montrer ici, au SRU, personne ne jouait un rôle, mais elle était bien placée pour savoir qu’ici personne ne montrait ses faiblesses, qu’on pouvait être un peu diffèrent dans la vie. Elle ne comprenait pas, fallait-il croire à une sorte de coup de foudre qui traine en longueur, était elle amoureuse de lui ou l’excitait il tellement qu’elle en avait l’illusion. Si elle avait couché avec lui elle l’aurait su, mais là tout était tellement flou dans sa tête qu’elle ne comprenait plus rien à rien, elle n’était pas du genre à s’attacher vraiment à quelqu’un, enfin si, un peu cœur d’artichauts, elle tombait comme il se doit amoureuse tous les deux jours, mais dès que cela devenait trop compliqué ou simplement quand le mec refusait ou je ne sais quoi, elle lâchait aussi vite qu’elle avait commencé. Mais là, ça avait beau être insupportable, inconfortable, ridicule et impossible, elle restait accroché au désir d’être avec lui, pour de vrai et non pendant 18 secondes et 36 centièmes sur un tatami… Comment ça elle savait exactement combien de temps cela avait duré ? Peut-être, peut-être pas, quoi qu’il en soit elle s’était repassé la scène assez de foi pour en effet avoir compté les secondes. Ce contenterait-elle d’avoir été avec lui pendant 18 secondes ? Certainement pas, ou peut-être si, il le faudrait bien…

Est-il utile que pendant qu’elle engueulait Mike elle ne pensait qu’à ça ? Si ça se trouve, elle ne s’en rendait pas compte, mais tout en lui parlant elle passait sa langue sur ses lèvres ou se les mordillait ? Elle en était bien capable, mais ce n’est pas de sa faute s’il la mettait dans tous ces états ! Il ne l’avait même pas encore touché et elle était déjà parcourue de frissons, un peu limite comme situation hein ! Oui mais il y a des hommes comme ça, et des femmes qui y sont très sensibles, des hommes qui font monter le désir rien que par leur façon de bouger, de parler, ou au souvenir qu’ils laissent dans l’esprit et dans le corps. Voila exactement à quoi elle pensait lorsqu’il lui répondit sur un ton cette fois-ci plus froid du tout, carrément brulant, mais pas dans le sens qu’elle aurait voulut. Ce qu’il dit la glaça sur place, elle ne savait pas quoi répondre à cette attaque, déjà le mot ridicule l’avait blessée, et la suite, ouah ! Elle avait beau chercher une réplique cinglante, elle ne trouvait rien, il y en avait pourtant, elle aurait pu dire qu’elle n’avait pas changé et que c’était lui qui était paranoïaque, que ça ne changeait rien, seulement c’était totalement faux. Après un moment ou elle avait envie de partir avant d’exploser, la colère monta encore d’un cran. Il fallait absolument qu’elle réponde quelque chose, si non elle allait se ruer sur lui pour lui mettre un pain là…

« Quoi ? Mon attitude ? Passer à autre chose ! »

Bon ce n’était pas très construit tout ça, mais mieux que rien, et comme elle avait bien crié, ça l’avait quelque peu calmé, enfin sur le moment, sa lui avait fait du bien de cracher des bribes de phrases sans queue ni tête à la figure du jeune homme, à posteriori, elle se rendait compte que ce qu’elle venait de dire n’avait aucun sens, mais alors vraiment aucun. En même temps quoi répondre ? Qu’elle ne voulait pas passer à autre chose ? Oui, mais bien sûr, mais ne revenons pas sur ce sujet, elle devait faire une croix sur lui, point barre !

Elle avait jusqu’ici gardé ses dilatances avec Mike de peur de lui sauter dessus d’une manière ou d’une autre, et puis franchement sentir son odeur aurait été un pousse au crime insurmontable pour elle en cet instant. Mais là, s’en était trop, il venait de dire qu’il se fichait des remarques de son sergent non ? Si si ! Et en plus il se fichait de ce qu’elle en pensait, elle pensait que Mike serait mieux avec elle, voila ce qu’elle pensait et qu’elle ne pouvait absolument pas dire. Alors ? Qui était trop bien pour l’autre ? Mike avait cette façon hautaine de mettre de la distance entre lui et Alba, elle aussi ? Soit. Seulement elle le supportait très mal. Quoi, il ne voulait pas sortir avec elle ? Pas assez belle, pas assez bien ? Pas assez intelligente ? Pas assez forte ? Peut-être un peu trop tout ça, c’était ce qu’elle pensait, mais là, il venait de lâcher la phrase de trop, celle qui allait faire sortir Alba de ses gonds déjà bien branlants… En un instant elle s’avança vers lui et lui assena une gifle puis elle resta plantée devant lui avec un regard assassin. Si ça avait été autre chose qu’une scène de ménage elle y aurait mit le poing, mais elle ne souhaitait pas du tout lui faire mal, en plus ça lui faisait bien plus mal à elle qu’à lui de faire ça.

Du côté de Mike, les sentiments tourbillonnaient sans doute tout autant, et il les combattait férocement. Au moins n'était-il pas totalement amoureux d'elle, bien qu'il ne puisse nier à quel point il avait envie d'être plus avec elle qu'il ne l'était en tant que simple collègue. Et cette conversation le lui confirmait bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Il connaissait son attirance pour Alba, mais il ne l'aurait pas soupçonné à ce point. Tout comme il n'était pas sûr de tout comprendre à sa réaction à elle : était-ce le stress d'avoir pris l'équipe en main ainsi qui la rendait si tatillonne par rapport au fait qu'il couche avec Selene ? Il concevait qu'elle veuille ne rien foirer, et ne pas recommencer ce qui s'était passé avec Laurie et Cray, mais de là à insister comme ça ... Il était professionnel, et elle le savait bien. En plus, ce n'est pas comme si il avait le moindre sentiment pour la psy. Elle était jolie et tous les deux s'entendaient relativement bien, surtout au lit, mais ça ne fait pas tout dans une relation. Il ne la considérait certainement pas pour sa petite amie pour autant. La seule qu'il aurait pu imaginer en tant que telle, c'était Alba, et encore. Avec leur caractère à chacun, et la vie qu'ils avaient, il ne se voyait pas former un petit couple tranquille. Non pas qu'il n'aurait pas aimé mais ... c'est la vie qu'ils ont choisi qui veut ça.

Enfin, en attendant tout ça ne résolvait pas le premier problème, en l'occurrence la réaction excessive de sa supérieure. Et la manière dont il lui avait répondu n'arrangerait certainement pas les choses, pour peu qu'elles puissent être arrangées. Mais bon, il n'aimait pas rendre des comptes de sa vie comme ça. Il savait respecter l'autorité, mais il ne supportait pas l'ingérence dans ses affaires personnelles, quelle que soit la personne dont cela provenait. Même si la personne en question était foutrement sexy, y compris en colère. Même si elle venait de l'engueuler, et même si il avait de plus en plus l'impression que l'attitude d'Alba justement ne relvait pas du professionnel mais du personnel. Changer d'attitude et passer à autre chose oui. Tu as très bien entendu. J'ai rencontré Selene avant son arrivée au SRU, on a couché ensemble, et depuis on a recommencé. Ca ne te regarde certainement pas. Et ne me fais pas croire que c'est un problème d'autorité. Il était à peu près certain maintenant, à l'observer ainsi, qu'il y avait plus que ça. Et il lui prenait l'espoir que le plus en question aboutisse auxmêmes sentiments pour elle envers lui que lui envers elle. Mais pas comme ça. Ca serait trop facile de s'incliner. Il a sa liberté et il y tient, elle devra bien le comprendre. Et puis, il ne faut jurer de rien, il est loin d'être sûr de tout ça. Si ça se trouve, ça n'a rien à voir, c'est juste qu'elle craque et qu'elle ne transmet plus l'autorité comme il le faudrait, d'où une méprise. Allez donc savoir, en plus les filles sont tellements complexes parfois !

La suite se passa un peu trop vite pour qu'il réalise immédiatement : en un éclair, Alba s'était rapprochée de lui, et venait de lui administrer une gifle monumentale. Bêtement, il eut le réflexe de monter sa main à sa joue, comme s'il n'en revenait pas qu'elle ait fait ça. Si ça n'est pas du personnel ça ... Il ne lui ferait pas croire que ça, combiné à son attitude de la semaine (quoiqu'elle en dise), ne découlait que de son poste de sergent. Mais OK, si elle voulait la même chose que Selene, elle aurait ce qu'elle veut. Après tout, elle ne serait pas la première femme qu'il aurait séduit ... Avant même que sa supérieur ait eu le temps de réagir, il lui attrapa les poignets, et leur fit faire à chacun un demi-tour, si bien qu'Alba se retrouva plaquée contre la rangée de casier. Mike, quant à lui, avait déjà emprisonné ses lèvres dans une étreinte encore pleine de toute la colère qui coulait dans ses veines. Sans même attendre une quelconque réaction d'Alba, sans savoir si quoi que ce soit de ce scenario lui convenait, et sans en tenir compte de toute façon, une de ses mains commença à s'aventurer sous l'uniforme de la jeune femme, ses doigts se promenant sur sas hanches fines, avant de se diriger vers sa poitrine. Il ne quittait pas ses lèvres, ne lui laissant pas même un instant de répit pour reprendre son souffle. Son autre main tenait toujours Alba plaquée contre les casiers, bien qu'elle ne semblât pas décidée à en bouger. Enfin, ça il l'aurait vu s'il avait pris un instant pour observer la réaction de la jeune femme ... Finalement, il finit tout de même par souffler quelques mot à son oreille, d'une voix saccadée et à la respiration un peu hératique Si tu étais jalouse, il suffisait de le dire Si ce n'était pas ça, elle n'aurait qu'à le lui dire aussi, même si pour lui il n'y avait plus de retour vraiment possible, maintenant qu'il avait commencé à la déshabiller ...

Elle savait parfaitement qu’il était professionnel, peut-être même encore plus qu’elle-même, du moins ne cet instant, c’était une simple crise de jalousie en effet, une dispute monté de toute pièce pour passer ces nerfs sur lui. Elle voulait l’engueuler pour le tenir à distance et aussi pour essayer de briser tout ça, ces sentiments pour lui, ce cercle infernal où elle s’était engouffré sans savoir où ça la mènerait. Pour le moment ça ne lui avait rien attiré de bon, que des doutes et des peines. Elle se demandait vraiment comment elle avait pu tomber amoureuse comme ça, au final étaient-ils compatibles ? Elle n’était pas vraiment possessive, mais jalouse oui, et avec un tel coureur de jupon pourrait-elle avoir vraiment confiance ? Et avec la vie qu’ils menaient, où le couple pouvait-il trouver sa place ? Et puis bon, il y avait le problème du caractère, on pouvait dire que dans le genre lunatique et soupe au lait, Alba était plutôt une championne toute catégorie, et Mike ? Mike avait un caractère fort lui aussi. Mais de toute manière, à quoi bon se poser toutes ces question puisque monsieur avait plus ou moins préféré la psy à son sergent, devrait y avoir des lois contre ça ! Alors oui, la réaction d’Alba était totalement excessive, et elle en était parfaitement consciente, d’ailleurs peut-être qu’au fond d’elle voulait-elle qu’il le remarque lui aussi, qu’il voit que ça n’avait rien d’une remontrance d’ordre professionnel de la part de son supérieur. Qu’il voit qu’à travers ses mots ça n’était pas le sergent Miller qui s’adressait à lui, mais Alba, la femme dans tout ce qu’elle peut avoir de plus chiant.

C’était donc comme ça que ça c’était passé, il l’avait rencontré avant, probablement comme souvent avec Mike dans un bar. Ok, rien à dire là dessus, ils ne pouvaient pas savoir, bien que le hasard fut extrêmement étrange, Alba ne pouvait pas estimer que c’était voulu, bon bien sûr certaines idées lui traversèrent la tête, du genre, Sélène est obsédée par Mike et c’est débrouillé pour le croiser dans un bar… Mais tout cela ne tenait pas debout une seule seconde, c’était juste de la paranoïa féminine pure et dure et elle le savait. Donc passons, ils s’étaient rencontrés par hasard, peu importe, mais le fait qu’ils aient de nouveau couché ensemble après avait le don de mettre Alba sur les nerfs et de vraiment la faire douter. Pour le coup, si Mike avait eut des sentiments pour Sélène, ça ne se serait pas passé autrement. Seulement là, elle ne savait pas trop quoi répondre, mais après un court instant de réflexion elle trouva quelque chose, plutôt parfait pensa-t-elle, carrément géniale même, dans le genre froid on ne pouvait pas faire mieux, bien fait, Mike n’avait qu’à pas lui parler de la sorte, problème d’autorité mon cul ! Passer à autre chose, mon cul aussi. Ah ! Il voulait jouer à qui serait le plus un sans cœur ? Très bien ça n’allait pas se passer comme ça. Elle répondit donc sur un ton des plus glacials :

« Ca ne me regarde pas jusqu’au jour où ça se passe mal ! Je préfère prendre les devants, c’est tout ! »

Quoi qu’il en soit, Alba ne laissa pas à Mike le temps de réfléchir à cette dernière phrase. Elle s’était déjà avancé et l’avait giflé. Il avait l’air plutôt étonné de ce geste, peut-être réfléchissait-il à la réaction à avoir, en même temps il est vrai que la belle ne lui avait pas franchement laissé l’occasion de contrer l’attaque. Normal, elle ne devait pas lui laisser prendre le dessus ! Impossible. Seulement voila, la réponse de Mike ne fut pas du tout celle que la jeune femme attendait. Alba se retrouva plaqué contre les cassiers les poignets pris entre les mains puissantes du jeune homme et ses lèvres sur les siennes. Oh mon Dieu ses lèvres sur les siennes, Alba fondait littéralement entre les mains de Mike, contre son corps, elle ne répondait plus de rien et venait de pousser une léger gémissement qui accompagnait le frisson monté en elle à l’instant. Il était en train de l’embrasser comme rarement on l’avait embrassée, il lui prenait la bouche, les lèvres et la langue sans qu’elle ne puisse rien faire d’autre que de répondre positivement. Enfin seulement un instant, jusqu’au moment où elle se souvint que le dernier baiser avait été un calvaire pour elle par la suite. Non mais je rêve, en plus il mettait les mains partout sur son corps ! Le désire était monté en elle à la vitesse de la lumière, mais non, il ne lui briserait pas le cœur une deuxième fois, impossible ! Elle tenta de se dégager luttant plus dans un premier temps contre ses propres sentiments que contre lui, c’était comme s’arracher à un super trip, quasiment impossible, mais elle finit par y parvenir. Quand elle eut prit la décision en elle-même et qu’elle tu la force de le repousser alors même qu’il lui était en train de lui dire la chose la plus absurde qu’il n’avait jamais dite, elle se dégagea et le poussa avec violence.

« Espèce de con ! »

Seulement voila, cette fois s’en était fini du self contrôle de la belle qui avait déjà prit de nombreux coups auparavant. Elle avait les larmes aux yeux et déglutissaient pour ne pas craquer. Mike venait de démontrer à quel point il se fichait d’elle et de ses sentiments, il voulait juste coucher avec elle, et ça n’était pas ce qu’elle voulait, certainement pas !

En fait non, si Mike avait eu des sentiments pour Selene ça ne se serait pas du tout passé comme ça. Ils n'auraient pas fait que coucher ensemble, et il n'aurait pas hésité à s'afficher avec elle. Mais là, bien qu'il respectât la jeune psychologue de l'équipe, il ne ressentait pas ça. Cela dit, elle non plus, et leur relation purement basée sur le sexe était librement consentie des deux côtés. Pas de quoi en tirer de la honte donc, en dépit du fait qu'il n'y ait pas d'amour. Et c'est ce qu'il était en train de montrer à Alba. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu'il se montrait spécialement violent habituellement, là non plus d'ailleurs. Mais disons qu'il ne se montrait pas si dominateur et insistant avec Selene qu'il ne le faisait là tout de suite avec Alba. Même involontairement, elle avait le don de lui mettre la fièvre au corps ...Et ça, par contre, il ne le contrôlait pas. Tout ce qu'il savait maintenant qu'il avait commencé à l'embrasser, c'est qu'il n'avait aucune envie de s'arrêter en si bon chemin. Il la voulait entièrement sienne, et peu importait les conséquences, il ne voulait plus lâcher ses lèvres qu'il avait faites prisonnières. L'espace d'un instant, l'entendant gémir sous ses baisers et ses caresses, il crut que l'affaire était dans le sac, et se montra d'autant plus entreprenant, allant jusqu'à commencer à déboutonner ses fringues. Cela ne lui ressemblait pas d'agir ainsi, mais soyons honnêtes, il n'était plus guidé que par sa colère depuis un petit moment déjà. Eût-il réfléchi deux minutes à ce qu'il était en train de faire qu'il se serait sans doute arrêté, mais là il ne se faisait que plus pressant contre le corps de la jeune femme, et ce d'autant plus qu'il la sentait se tendre vers lui et frémir.

Ce ne fût que lorsqu'elle le repoussa, assez violemment compte tenu des circonstances, qu'il comprit ce qu'il était en train de faire. Et ce n'était pas brillant. Il avait voulu lui donner la même chose qu'à Selene, sauf que d'une part ça ne se passait pas comme ça quand il était avec la jeune psychologue, mais qu'en plus il avait manqué d'abuser d'elle. Il ne put s'empêcher de penser que si elle n'avait pas eu une telle poigne ... Pauvre type ... Elle l'avait rendu complètement dingue, et maintenant ... Il observa le visage de la jeune femme se décomposer. Sur le moment elle l'avait insulté, mais là elle semblait craquer, les larmes au bord des yeux. Quel con ! Quel con, mais quel con ! Alba, je … Je quoi ? Je suis désolé ? Ca oui, pour être désolé il était désolé, mais il doutait que la jeune femme accepte de simple excuse. Dire que maintenant il n'avait qu'une envie, la prendre dans ses bras pour la réconforter. Mais à priori, ce ne serait même pas la peine d'essayer de s'approcher d'elle compte tenu des circonstances. Il avait bien foiré son coup, et il lui avait fait du mal. Avant, il n'avait pas tant de mal avec ses sentiments. Maintenant, il se faisait l'effet d'un sale connard. Et Alba payait pour son attitude. Je suis désolé de ce qui vient de se passer. Je … Je ne me contrôlais plus je crois. Il fallait bien le dire quand même, et qu'elle le sache, mais ça ne suffirait sans doute pas. Il faudrait du temps, de la patience, ou un miracle. D'ailleurs, quand une larme roula lentement sur la joue de la jeune femme, il approcha sa main de son visage pour la lui enlever. Elle eut un mouvement de recul. Il aurait dû s'y attendre, il s'y attendait même, et néanmoins il se sentit déçu. Non pas à cause d'elle, mais parce que maintenant il pouvait tirer définitivement un trait sur elle justement. Et que c'était une pensée beaucoup plus douloureuse qu'il ne l'aurait imaginé. Impuissant à faire quoi que ce soit, il s'assit sur un des bancs qui couraient au centre de la pièce, et resta là à l'observer.

C'était sans doute la première fois qu'il la voyait fragile, et il se rappela alors qu'elle n'était qu'une jeune femme, qui venait de prendre d'importantes responsabilités. Et lui, au lieu de jouer son rôle de plus ancien membre et de la soutenir et l'aider, il lui avait mis en quelque sorte des bâtons dans les roues. Son premier baiser avait été des plus maladroits, et là il venait même de passer les limites de l'acceptable. Il observa ses cheveux dont elle ne parvenait pas totalement à dompter la folie, ses yeux noisettes obscurcis par les larmes, sa bouche pulpeuse qui se tendait maintenant en une moue de désarroi. Putain, il tenait à elle, elle était incroyablement belle, et qui plus elle avait indubitablement le même caractère que lui. Le même type de vie aussi, de passions, de loisirs. Comment avait-il pu ne pas tenir compte de ça, et perdre la tête pour la réduire à une simple histoire de fesses ? Et plus question de lui avouer tout cela maintenant, il aurait l'air bien plus minable encore qu'il ne l'était déjà … Encore que … Qu'avait-il à perdre à se montrer honnête après tout ? Dans le pire des cas, il se ferait jeter, et c'est de toute manière la réaction à laquelle il s'attendait, alors … Alors, il appuya son menton sur ses mains, les coudes appuyés sur les genoux, les yeux fixement rivés sur le sol. Il ne se rendit même pas compte de l'inspiration qu'il prenait avant de parler, puis il se lança. Alba, je …j'ai été maladroit. Dès qu'il s'agit de toi, je perds totalement les pédales. Je n'ai aucune envie que tu connaisses le genre de relations que j'ai avec Selene, parce que … Wow … c'est là que ça devenait difficile. Il déglutit difficilement sa salive. Maintenant, qu'il avait commencé, il devait finir, d'autant plus qu'il sentait le regard de son sergent sur lui. j'attends plus de toi et de moi. Beaucoup plus. Mais tu es mon sergent. J'ai réagi de manière totalement folle, stupide et méchante, et je ne suis pas sûr de me pardonner ça. Mais je sais que j'ai envie d'être avec toi, et que j'en ai marre de le cacher. Dis seulement un mot, je suis tien. Et voilà, c'était dit. Il ne se rappelait pas que c'était si difficile d'ailleurs. Sans un bruit, il se releva, ne lui jetant pas un même regard de peur de ce qu'il pourrait voir, et se dirigea doucement vers la porte des vestiaires …

Le problème dans tout ça, c’est que Mike de son coté avait plutôt une réponse de coureur de jupons et Alba de mangeuse d’homme. Peut-être que si tous deux n’avaient pas prêté attention à l’image que l’autre renvoyait intentionnellement ou non, la situation aurait été différente. Peut-être qu’elle aurait eut moins de raison de lui cacher ses sentiments, et aussi de le repousser et de refuser qu’il l’embrasse, parce que c’était tout de même foutrement agréable, elle devait l’avouer, si elle n’avait pas eut de sentiments, il est probable qu’elle se serait laissé allé. Seulement voila, elle était trop attachée à lui pour le laisser faire et sceller à jamais une relation de cul qui l’aurait tuée à petit feu, elle le savait, elle avait conscience de ses limites et ça s’en était une et pas des moindres. Etant donné l’effet qu’avait eut le simple baiser du dernier entrainement avec lui sur son état mental et sur ses sentiments, il valait mieux éviter d’insister. Tout cela avait jeté la confusion sur ce qu’elle voulait et plus ça allait plus elle avait envie de lui tout en sachant pertinemment qu’elle ne devrait même pas y songer. Car oui la belle en cet instant en était certain, Mike ne voulait qu’une chose, son corps. Toutes les discussions passées, toutes les œillades, ça n’était que pour ça, assouvir ces envies. Mais ça n’était qu’une attirance physique qu’il ressentait pour elle. En d’autres circonstance, elle n’aurait pas dit non, mais elle était certaine qu’après ça elle ne serait plus jamais la même et ne pourrait plus assumer son rôle de sergent face aux autre et encore moins face à lui. D’ailleurs en réalité, elle ne prenait pas spécialement mal le fait qu’il soit en train de la dessaper, enfin pas plus que le simple baiser brulant qu’il lui posait sur la bouche, évidement ces mains sur son corps ne l’aidait pas à s’en détacher, c’est certain, mais contrairement à ce qui aurait pu être vu de l’extérieur, elle ne le prenait pas pour un acte violent, pour un viole, non, ce qui la dérangeait c’est qu’il joue avec ces sentiments s’en même en avoir conscience.

Mais bon, malgré le fait que si elle n’avait écouté que son corps et nullement sa raison elle aurait passé elle aussi ses mains sous ses vêtement l’effeuillant doucement et l’embrassant tendrement elle réussi à le repousser et si vous ne savez pas où elle a trouvé la force, je ne peux pas vous aider parce que moi non plus. Ouais peut-être que si elle avait eut la force d’une Sélène elle aurait fini nue contre un mur, si elle n’avait pas eut une grande volonté d’en finir avec ces rêves d’amour avec Mike aussi d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, s’était bien plus difficile que ce qu’elle pensait d’en arriver là, et ce qui se profilait lui filait carrément la nausée. Elle allait devoir dire non et mettre fin à toute affinité autre qu’amicale avec le jeune homme. Elle pensait qu’à partir du moment où elle aurait pris la décision se serait simple mais pas du tout, ça lui brisait le cœur et lui déchirait les entrailles de faire une croix sur lui. Plus l’échéance approchait plus elle était persuadée qu’elle ne retrouverait jamais, nulle part quelqu’un comme lui, quelqu’un avec qui elle pourrait réellement s’entendre, ainsi le présent était triste, mais l’avenir qui se profilait l’était encore plus. Mike tentait de s’expliquer, Alba en restait bouche bée, il ne se rendait vraiment pas compte de ce que tout ça impliquait pour elle. Cependant, il avait l’air sincère, ces gestes avaient probablement dépassés ses désirs, enfin non, peut-être pas ses désirs mais ses intentions, oui, certainement. Mais pour elle, ça ne changeait rien puisque ça n’était pas le fond du problème. Elle essayait de trouver les mots pour lui expliquer sans lui avouer ses sentiments. Pour lui dire qu’il fallait qu’il arrête ce petit jeu avec elle. Bon le simple fait d’être sergent suffirait peut-être à expliquer ça ? Plus elle cherchait les mots, plus il s’excusait plus elle avait envie de pleurer, pas que se soit dans ces habitudes, mais là faire le deuil de ses rêves éveillés c’était dur pour elle, il aurait aussi put lui faire peur par son attitude, elle aurait pu pleurer pour ça, mais non. Un larme coula le long de sa joue que Mike voulut rattraper, mais Alba ne lui en lassa pas l’occasion elle préféra l’essuyer du revers de sa manche, inutile de perdre totalement la face. Le jeune homme s’assit comme déçu par la tournure que prenaient les événements, et la belle continuait à essayer de trouver la façon de dire ce qu’elle se devait de dire, et aussi la force de le dire sans éclater en sanglots. Elle ne pouvait pas le regarder en face, dès qu’elle essayait de prendre une inspiration pour parler elle sentait les larmes la submerger, de même quand elle levait les yeux vers lui, sa gorge se nouait à chaque nouvelle tentative. Elle se mordait la lèvre inferieure pour éviter de craquer définitivement.

C’est alors qu’il débita ce qui allait changer les choses à jamais, car si ça n’était pas venu de lui, elle aurait mit des barrières infranchissables entre eux à l’instant d’après et leur amour aurait été perdu à jamais dans l’incompréhension la plus totale et les malentendus. Au début elle pensait que c’était la suite des excuses formulées avant, mais non, en y prêtant plus attention, il s’agissait de… Hein ? D’une déclaration ? Ouais, d’une déclaration en mode Mike, mais en effet c’était ça. Elle releva la tête et regarda Mike qui regardait le sol et quand il eut finit elle ne trouva rien à dire. Il fallait qu’elle dise oui ? Ah ? Oui mais dans un premiers temps elle se demandait ce qu’il voulait à la fin, s’il voulait définitivement lui briser le cœur et s’il finalement il était conscient de ce qu’elle ressentait pour lui et qu’il en jouait juste pour se la taper. Oui, dans un premier temps elle fit donc une mini crise de paranoïa, sauf qu’en y réfléchissant, elle connaissait le personnage et il ne ferait jamais ça. Alors quand il allait passer la porte elle dit sur un ton mal assuré et encore plein de sanglots, la gorge nouée :

« Attends »

Elle se demandait ce qu’elle allait faire, et aussi ce qu’il allait faire. Elle pouvait lui sauter dessus et lui faire l’amour tout de suite ! Non… Par contre il était peut-être temps de sécher définitivement ses larmes… Elle en savait pas ce que ça donnerait, elle ne savait pas ou ils allaient tous les deux, elle ne savait pas si c’était vraiment une bonne chose, mais elle était sûre d’une chose, elle en avait envie, plus que tout au monde, il fallait prendre le risque.

Bon ben ... voilà, c'était dit. Il se sentait ridicule, heureusement qu'il ne draguait pas comme il déclarait sa flamme, il n'aurait pas ramené beaucoup de filles chez lui ... "Je suis tien". Tssssss, plus old school tu meurs, ça lui semblait tellement vieillot. Tellement loin de l'image qu'il donnait de puis habituellement. Dire qu'au naturel il était quelqu'un de confiant et sûr de lui. Ben là, c'était loin d'être le cas. Il avait perdu les pédales ... C'est le moins qu'on puisse dire ... Il en était quand même finalement arrivé à lui avouer ses sentiments. Alors que quelques instants auparavant ... C'était assez dingue d'avoir ainsi changé d'attitude. Il n'y avait qu'elle pour provoquer ça chez lui, et pour autant il ne pouvait même pas dire qu'il était déjà fou amoureux d'elle, non. Ils se connaissaient bien, étaient déjà amis depuis pas mal de temps, et par conséquent il était certain qu'il éprouvait pour elle plus que de la simple attirance physique, ou de l'amitié. Mais au-delà ... Allez savoir. Enfin, comme il avait de toute manière tout gâché, il ne saurait sans doute jamais la suite de tout cela. Il ne pouvait blâmer que lui-même d'ailleurs, c'était entièrement sa faute. Le désarroi, la tristesse dans ses yeux ... A quoi bon rester ? Potentiellement, il lui faisait encore plus de mal. Ce n'était pas la peine d'en rajouter, aussi se leva-t-il en direction de la sortie, calculant déjà mentalement combien de jours de congés il pouvait espérer demander. Un éloignement entre elle et lui ne serait certainement pas de trop, surtout pour elle. Il lui devrait bien ça ...

Et ainsi donc, il s'était levé pour partir, quand à sa plus grande surprise elle lui demanda de rester. Bien sûr, il entendait les sanglots dans sa voix, et elle n'était sans doute pas en "meilleur état" maintenant qu'il avait dit tout ça, mais au moins elle ne l'avait pas congédié, elle ne l'avait pas laissé partir sans rien. Non, elle le retenait, elle voulait le voir encore. C'était tellement inattendu pour lui, qu'il eut un mouvement involontaire de surprise en entendant sa voix, et il ne put s'empêcher de tressaillir. Il se retourna, et contempla l'étendue des dégâts qu'il avait provoqués : il n'y a pas que dans sa voix qu'il y avait des larmes, ses yeux aussi en étaient bordés. Et s'ils n'étaient pas rouges, c'est bien parce qu'elle ne s'était pas laissé aller à pleurer. Mais il était prêt à parier qu'elle n'en était pas loin. Il se rapprocha vers elle, doucement. Ce n'était plus le moment de la brusquer comme il l'avait fait un moment auparavant. Au lieu de ça, il tendit une main en avant, à plat, paume vers le bas, comme il avait l'habitude de le faire en mission pour s'approcher des victimes après qu'elles aient subi un choc. Bonjour le réflexe professionnel ... Il ne lui fallut que quelques pas pour la rejoindre, et si son hésitation exista bel et bien, elle ne fut pas palpable. Il n'avait eu un mouvement d'arrêt qu'à peine l'espace d'une demi-seconde, avant de la prendre dans ses bras. Elle se laissa faire, tout en restant tendue, il le sentait. Elle avait beau avoir trouvé naturellement sa place au creux de ses bras, elle n'en demeurait pas moins, à priori, sur la défensive.

Il fallut plusieurs minutes pour qu'elle se détende, pendant lesquels il avait caressé lentement ses cheveux, en silence, mais avec toute la douceur et toute la tendresse dont il pouvait faire preuve. De son côté, il avait retrouvé tout son calme, comme si sa présence à elle seule avait suffi à faire redescendre la colère et la fièvre qui circulaient dans ses veines. Elle-même finit par se calmer, en pleurant dans ses bras. C'était une sensation étrange : il se sentait à la fois mal pour avoir causé cet état de fait, mais en même temps, il se sentait heureux qu'elle soit là, dans ses bras, et qu'elle compte sur lui. C'était ce qu'il voulait, et il s'en rendait compte maintenant. Ses gestes pour elles coulaient de source, tout comme ses paroles. C'est fini OK ? C'est fini. On arrête nos conneries. Je suis là, et je serai là. Ses lèvres effleurèrent les cheveux de la jeune femme ; elle sentait bon, une odeur indéfinissable mais qui le séduisait, comme tout chez elle l'avait séduit jusqu'à présent. Alors que son bras droit caressait toujours ses cheveux, dans un mouvement qui semblait apaiser la jeune femme, son bras gauche descendit jusqu'à la main d'Alba, dont il s'empara, sans un mot de plus. Ses lèvres effleurèrent ses tempes, puis ses joues, goûtant ses larmes, avant de se poser en douceur sur les lèvres d'Alba. Il sentit un frisson chez la jeune femme, une certaine retenue. Elle était différente de celle qu'il avait toujours connue, mais il l'aimait ainsi, même s'il ne souhaitait plus jamais la voir dans ses états par sa faute. Ce n'est que quand elle comprit qu'il ne recommençait pas un manège de séduction qu'elle se détendit complément et lui rendit son baiser, sans doute le meilleur qu'il ait reçu bien qu'il ne fut pas empli de la fièvre habituelle qu'il connaissait ...

Ah ! Vous penseriez qu’elle allait le laisser partir ! Mais vous êtes malades non ! Elle en était parfaitement incapable. Encore moins en voyant sa mine dépitée, les épaules basses et la démarche trainante, si tant est qu’elle pouvait vraiment voir quelque chose à travers le rideau de larme qui stagnait sur sa paupière inferieure car elle l’empêchait de couler, enfin tant bien que mal, mais bon. De toute manière même si elle voyait très flou elle savait, elle sentait qu’il n’était pas comme d’habitude, qu’il ne faisait pas son fier. C’est à ce moment là qu’elle en fut certaine, Mike ne jouait pas avec ces sentiments, il n’était pas très clair, qui pouvait lui en vouloir, c’était un mec hein ! Enfin il était relativement clair sur le fait que ça n’était pas plus clair pour lui que pour elle, mais en tout cas, ça n’était pas un jeu, s’il ya avait eut un jeu entre eux il était bel et bien terminé, et elle savait qu’elle ne devait pas le laisser filer, que si elle le laissait partir en cet instant spécial pour eux deux, il ne reviendrait pas de la même manière et que se serait plus difficile, parce qu’avec deux caractère pourris comme les leurs, rien n’était jamais gagné. Bon évidement, elle n’en était pas sûr à cent pourcent, mais elle avait cru voir écrit entre les lignes que globalement il ressentait un peu la même chose qu’elle, de l’amour, ou quelque chose qui s’en approchait, mais comment on peut-être sûr, on ne peut pas, pas avant d’avoir essayé, surtout en présence de deux célibataires endurcis.

Alba ne remarqua pas vraiment l’attitude de Mike, en fait elle ne regardait pas ses mains, mais alors pas du tout, elle regardait ses yeux, enfin encore une fois elle ne voyait pas grand-chose car sa vue était brouillée par les larmes dont elle refusait tout épanchement au delà des cils bien que de temps en temps, un grosse goute allait couler sur sa joue, sur ses lèvres, dans son cou. Hé oui, ça coulait un peu, parce que les yeux ne peuvent pas retenir à eux seuls autant d’eau, biologiquement impossible, il aurait fallut des éponges à la place. Pas qu’elle pleurait à chaude larme depuis dix minutes, mais c’était plus fort qu’elle, et ça n’était pas pour lui aire plaisir, pas du tut, elle qui n’aimait pas se sentir en position de faiblesse elle se trouvait tellement conne de chialer comme ça, comme une gonzesse, sérieux ! Ca la mettait hors d’elle, heureusement elle n’écoutait plus sa rage, mais seulement les sentiments qu’elle avait pour le jeune homme, et même si ça la gênait de pleurer, elle se disait qu’après ce qu’il venait de lui dire, ça n’était pas grave, qui lui aussi s’était en quelques sorte mis à nu et que par conséquent elle n’avait pas vraiment de raison d’être mal à l’aise, que sans être une raison pour se laisser aller, il lui pardonnerait d’avoir craquer, elle l’espérait vraiment, qu’il n’allait pas penser d’elle qu’elle était faible, que son admiration n’allait pas diminuer pour autant, enfin son admiration… Ce qu’il ressentait pour elle quoi. C’est pour ça qu’elle résistât un peu au début, qu’elle était encore quelque peu tendue quand il la prit dans ses bras, les larmes étaient soudain remontées, mais pour une toute autre raison, c’était le soulagement de savoir que peut-être lui aussi était prêt à se lancer dans l’aventure avec elle. Enfin peut-être pas, peut-être faisait-il ça en ami ? OMG non ! Ah non, il lui caressait les cheveux, impossible qu’il fasse ce geste pour la consoler en tant qu’ami. Elle restât donc tendue quelques instants pour éviter de fondre en larme, le temps de ravaler un peu ses émotions des dernières minutes qui en avait été riches il faut l’avouer, pour elle en tout cas. Elle essayait de ne pas mettre du mascara partout sur la chemise de Mike et de ne pas trop se l’étaler partout sur le visage. En effet elle sortait de la douche du SUR, tout propre en habits de ville et maquillée, quand à sa coiffure, c’était la coiffure des grands jours, genre cheveux rebelles ondulés qui squattaient un peu partout autour de son visage, elle exécrait les sèches cheveux, les brushings et tout ça ce qui donnait souvent un résultat plutôt bordélique quand elle avait les cheveux lâchés. Quand donc, enfin, les sanglots arrêtèrent d’essayer de se faire la malle, elle put vraiment se lover aux creux de son épaule et profiter de la sensation de sa main sur ses cheveux, de ses bras autour de ses épaules. Elle put sentir combien il était confortable de mettre sa tête sur son torse, pile au niveau de la clavicule, combien il sentait bon ici. Alors que jusqu’ici elle avait laissé ses mains sur son torse comme prête à le repousser, elle passa ses bras autour de ses flancs et agrippa sa chemise. A ce qu’il dit ensuite, elle ne put que répondre en chuchotant :

« Ok »

En s’écartant un peu pour le regarder dans les yeux plongeant ainsi son regard dans celui de Mike avec plaisir et douceur, avant de revenir tout contre lui avec un sourire. Ben oui, deux minutes avant elle était prête à pleurer toutes les larmes de son corps, encore avant elle voulait tout bruler, et maintenant elle souriait calmement contre l’épaule du jeune homme. Elle était comme soulagée de tout le poids qui pesait sur ses épaules depuis quelques jours, non seulement son rôle de sergent, mais aussi toutes les questions qu’elle se posait par rapport à lui, tout ça s’était envolé, pourtant elle n’avait pas les réponses, une partie certes, mais elle était loin de connaître l’issue de tout cela, mais elle avait confiance en lui, et puis elle était heureuse que se soit possible, au moins elle ne regretterait rien, à part peut-être d’avoir attendu tout ce temps. Elle ferma les yeux lorsque Mike prit sa main et effleura sa peau de ses lèvres douces et sensuelles. Elle frissonna pour la simple et bonne raison que toute l’excitation du moment d’avant était remontée d’un coup mais différemment, elle avait vraiment envie de se laisser aller, elle avait envie de faire ce qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs mois et qui faisait un vacarme infernal depuis le dernier baiser sur le tatami. Seulement, elle se demandait si, ça n’était pas, aller trop vite, avec quelqu’un d’autre la question ne se posait pas, mais là… Un baiser n’engage à rien quand même, et puis les siens était doux et fougueux à la fois, un vrai bonheur. Elle lui répondit en caressant ses lèvres avec les siennes, les yeux ouverts, ses yeux dans les siens, elle voulait juste faire durer chaque instant le plus longtemps possible, alors c’était un baiser lent, presque timide, mais elle lui serrait la main de toutes ses forces sans même s’en rendre compte.

Eh bien lui était certain qu'elle l'aurait laissé partir en tout cas. Après ce qu'il avait fait, elle aurait eu raison de le faire d'ailleurs. Il n'avait pas été élevé à agir ainsi avec les filles, et aucune d'entre elles n'aurait jamais pu lui reprocher de s'être montré ainsi brusque. Pourtant elle le rappelait quand même. Il valait mieux, il n'aurait pu se montrer plus sincère, et il n'aurait certainement pas eu les corones de se déclarer encore une fois. C'était idiot, il était sorti longtemps avec une fille, plusieurs années, et lui avait dit "je t'aime" des milliers de fois. Mais il avait l'impression que c'était loin maintenant, et dire tout ça à Cassie lui avait semblé difficile. Aussi con que ça puisse paraître, ouais, il trouvait ça dur maintenant. Trop d'années à ne pas trouver celle qu'il lui fallait peut-être, ou à les rejeter parce que son job est prenant et dangereux. En tout cas, depuis l'époque où il était en couple, ça avait vachement changé. Enfin, ça ne le faisait pas spécialement baliser parce qu'autour de lui, tout le monde était pareil. Peut-être était-ce le fait de leur job, mais à part Jared qui était veuf, aucun n'avait de relation suivie. Comme s'ils s'engageaient déjà trop dans leur boulot pour s'engager en plus ailleurs. Enfin, il faut bien reconnaître qu'en plus de ça ils avaient des horaires de fou furieux. Mike par exemple effectuait souvent les gardes, il lui arriver de ne pas passer une journée entière de libre pendant deux semaines. Difficile d'être avec quelqu'un qui puisse comprendre ça. D'ailleurs, le fait qu'Alba fasse partie du SRU avait sans doute au départ favorisé l'intérêt qu'il avait commencé à lui témoigner. Mais c'était sans doute au tout début. Maintenant, qu'il pense à n'importe quelle facette d'elle et de sa personnalité et ... il l'aimait quoi. Fallait bien qu'il se l'avoue, il était amoureux. Pas amoureux fou, mais il savait déjà qu'il voulait bien plus qu'une petite histoire avec elle. Et c'était un signe non ?

Et puis, il ne l'avouerait pas parce que ça fait trop romantique sentimental pathétique mais ... il se sentait rudement bien avec Alba dans ses bras, et même s'il aurait aimé ne pas être la cause de son chagrin, il appréciait d'être là pour elle alors que ça n'allait pas. Il se demanda d'ailleurs à ce sujet depuis combien de temps elle ruminait de son côté ... Lui n'aurait pas su dire quand elle avait commencé à l'attirer différemment d'un simple coup, mais cela faisait plus d'un an. But anyway, peut-être que maintenant les choses pourraient évoluer différemment entre eux, elle ne semblait pas s'y opposer, bien au contraire. Et bien qu'il n'ait plus eu de relation suivie depuis longtemps, il n'avait pas totalement perdu certains réflexes, et savait se montrer toujours tendre. Avec elle, c'était même une attitude naturelle. Essuyer la larme qui roulait sur sa joue ou lui caresser les cheveux, sans attendre rien de plus, il n'y a qu'avec elle qu'il pouvait faire ça. Bien spur il pouvait avoir ce genre d'attitudes avec d'autres filles, avec Selene par exemple, mais derrière il savait que ça aboutissait toujours sur autre chose. Alors que là ... Là il ne lui viendrait jamais à l'idée à lui de tenter quoi que ce soit de plus ce soir. Cétait à Alba d'aller dans ce sens, quand elle s'en sentirait prête (mais pas top tard quand même espérait-il ... on ne se refait pas ...)

Quand elle le regarda dans les yeux pour mieux retrouver son sourire, il se sentit, tout à fait connement, heureux. Mais alors vraiment, c'était con comme réaction, mais la voir sourire le rassurait, et lui rendait le sourire à lui dans le même temps. Et plonger ses yeux dans les siens n'était pas pour être désagréable non plus. Il redécouvrait ce genre de petites choses toutes simples qui préfigurent le début d'une vraie relation, mais si habituellement c'était moins chaotique, et il appréciait. Tellement que résister à une impulsion de baiser aurait été une folie, et que par conséquent il ne se priva pas. Mais en douceur, il ne savait pas dans quelle mesure son comportement antérieur l'avait choquée, et il ne voulait pas la brusquer encore. Alors leurs lèvres s'effleurèrent doucement, dans une étreinte pleine de tendresse - et de respect. Enfin, pas éternellement. Ca ne pouvait pas rester comme ça entre eux, et rapidement le baiser évolua en un baiser beaucoup moins sage, les yeux dans les yeux, en pleine conscience de ce qu'ils faisaient et avec qui ils le faisaient. Mais compte tenu du passif d'Alba, il n'y avait pas à douter que si ses lèvres étaient restées entrouvertes, c'était pour qu'il s'empare de sa bouche ....

Alba n’avait jamais été vraiment amoureuse, enfin c’était son sentiment,, bien sûr elle avait eut l’occasion de s’attacher à des hommes plusieurs fois, quand elle était ado, et aussi plus tard, mais les fiascos de ses relations lui faisait dire que finalement elle ne tenait pas tant que ça à eux. Le genre d’amour où c’est bien sur le moment, mais aussitôt que l’autre part on a oublié ce que signifie d’aimer. Elle n’aurait pas donné sa vie pour eux, elle n’aurait d’ailleurs probablement pas supporté une vie commune. Cela dit, c’était il y a longtemps, depuis quelques années ses aventures se limitaient surtout à du sexe pur et dur, pas de sentiments, elle n’avait pas le temps et depuis quelques temps, au moins un an, elle avait l’esprit et le cœur pris par ces sentiments pour Mike, donc la porte était fermée. Mais quoi qu’il en soit pour elle, le temps amenuise les souvenirs, et elle ne se souvenait plus très bien de ses passions passées, elle ne se souvenait plus combien elle avait aimé Matthew. Mais tout était tellement différent avec le jeune homme, elle avait attendu tellement longtemps pour ce moment, c’était si bon de savoir que désormais elle n’était plus seule, et qu’en plus elle était exactement là où elle voulait être : dans les bras de Mike. Alba était maintenant certaine que ça n’était pas du cinéma, elle l’aurait sentit, même s’il avait agit de la même manière, tendrement, s’il lui avait mentit elle l’aurait sut sur le champ et il le savait. En plus de ça, il n’avait aucune raison de lui mentir, il aurait pu vouloir se la taper au point de lui raconter n’importe quoi, mais d’une part ça n’était pas dans la nature de Mike, il n’était pas comme ça, faux, non, et ce n’est pas comme si il avait besoin de ça pour se faire n’importe qui. De plus, il tenait à l’équipe, et mentir pour la larguer deux jours plus tard se serait comme mettre une bombe au sein des locaux, l’équipe se disloquerait obligatoirement, même si les gens étaient professionnels, même si Alba et Mike étaient professionnels, un tel mensonge ne pouvait pas être sans laisser de traces.

Ca n’allait pas il ya a cinq minutes, maintenant, elle était bien, assez pour se dire qu’elle resterait bien là toute la nuit. Il lui rendit son sourire et elle remit sa tête au creux de son épaule en inspirant profondément. Pendant que Mike se posait des questions sur son attitude de quelques instants auparavant, Alba se disait que lui sauter dessus aussi tôt serait déplacé. Après tout ce n’est pas ce qu’elle voulait, elle voulait quelque chose de sérieux, se laisser le temps de se découvrir plus profondément, en dehors du travail. En effet, ils se connaissaient depuis longtemps mais toujours au sein du cadre SRU, comme s’était une grande famille, ils en savaient plus long sur les autres que de simples collègues de bureaux, évidement, mais tout de même, pas certain que Mike sache avant ce soir qu’Alba était aussi fragile et sensible que n’importe quelle femme, sauf que à la différence des autres, elle savait le cacher, et d’autre part elle était avant tout un sergent du SRU, donc il y avait assez peu de choses qui pouvaient la mettre dans cet état, Mike, et… Mike… Et peut-être les enfants. Elle ne supportait pas quand des enfants étaient pris dans une mission, mais quand c’était le cas, son unique but était de les sortir de la sain et saufs, elle reprenait vite de dessus, par contre il ne fallait pas aller la voir après la mission si un gamin était mort… A première vue elle était énervée, mais à peine rentrée chez elle, elle fondait en larme. Peut-être que maintenant elle aurait quelqu’un avec qui partager tout ça, mais pas certain qu’elle pourrait, pas certain qu’il comprenne, quoi qu’il avait l’air plutôt compréhensifs, mais c’était surement parce que c’était ça faute. Et puis pas sûr que la belle aurait le cran de montrer ça à Mike, elle craignait de baisser dans son estime, en fait, elle le trouvait si fort, tant physiquement que mentalement, qu’elle se demandait s’il l‘apprécierait autant si elle ne l’était pas elle aussi. Pourtant elle l’était, vraiment, forte, mais elle était aussi humaine, faillible.

Enfin elle réfléchissait à ça, mais pas trop longtemps, en fait, parce que là, les deux s’embrassaient. Et le baiser était aussi beau à voir qu’agréable à partager. Après être restés plusieurs secondes à s’effleurer les lèvres avec douceur et sensualité, la bouche entrouverte, elle lui passa les mains autour du cou puis du visage. Quand Mike s’empara de sa bouche, sa respiration s’accéléra, un soupire de plaisir lui échappa. Elle glissa ses mains le long de ses bras jusqu’à ces flancs et les passa sous son t-shirt, juste pour sentir sa peau sous ses doigts. Elle lui passait la langue sur les lèvres entre autre, elle lui prenait les lèvres entre ses dents ou entre ses propres lèvres. Elle appréciait ce moment comme jamais aucun baiser, c’était doux, sensuel, mais aussi fougueux et passionné, emprunt d’une envie réciproque et pleine de respecte et d’amour.

Constatation numéro un : il était en train d'embrasser Alba. Constatation numéro deux : elle trouvait parfaitement sa place dans ses bras. Constatation numéro trois : il se sentait bien, très bien même. A tel point qu'il éluda immédiatement les questions qui lui venaient en tête sur la suite à donner à tout ça. De toute façon, c'était comme si le parfum d'Alba le rappelait immédiatement à l'ordre, quand son esprit dérivait trop. Même ses cheveux sentaient bons, une odeur fraîche qui flottait dans l'air. Le temps pouvait peut-être s'arrêter, pour les laisser savourer juste l'instant, pour une fois ? Plutôt que se dire que demain, ils devraient revenir au SRU, faire comme si de rien n'était et reprendre le boulot. Parfois, comme en cet instant, ça semblait tellement sordide de voir tous ces gens déchirés. Etre avec Alba, puis partir en mission, c'était comme faire le grand écart entre deux mondes si différents ... Il aurait réellement préféré que pour l'instant le temps s'arrête, qu'il n'y ait pas de lendemain qui déchante. Juste Alba, et lui. Pour plus d'une soirée, plus d'une nuit. Mais comme tout ça n'était pas si agréable comme pensées, il se dit qu'il valait mieux se concentrer sur le moment présent. Imaginer les lendemains était vain, on savait ce qui les attendait, alors ... Mieux valait savourer la sensation des lèvres d'Alba sur les siennes. Il les avait tant observées, ces lèvres rouges, pleines et si sexy qu'elle avait ! Maintenant il les embrassait. C'était plutôt une fin sympa, quand on y pense. Ou un début, les concernant, tant il était clair qu'Alba avait autant envie que lui de continuer quelque chose. Il ne savait pas encore quoi mais ... on verrait bien.

Quand il sentit les mains de la jeune femme se glisser sous ses vêtements, toutefois, il se raidit un peu. Pour lui, ce n'était plus ni l'endroit, ni le moment. Pas après qu'il ait failli ... D'aucun dirait que pour un mec, c'était une réaction des plus étranges, qu'il aurait dû sauter sur l'occasion. Il savait l'opinion générale des filles sur le sujet, il avait eu l'occasion déjà d'en parler avec sa soeur. Mais c'était faux, tous les mecs n'étaient pas des obsédés prêts à sauter sur une fille dès qu'elle fait le moindre geste prêtant à confusion. Et pourtant, question filles, Mike n'aurait pas pu faire le compte de toutes celles avec qui il avait couché ces dernières années ... Simplement là ... Ca ne s'expliquait pas. Il avait envie de passer la soirée avec elle encore plus qu'il avait envie d'elle sans doute. Pour autant, comme elle ne semblait pas s'aventurer plus loin que poser ses mains sur ses hanches, il la laissa faire. Lui avait entouré ses bras autour d'elle, et n'avait pas spécialement envie d'en changer. Encore quelques minutes au moins, ensuite, la magie se casserait sans doute, et ils parleraient. Ca y était d'ailleurs, leur baiser venait de s'arrêter, assez abruptement, alors qu'un casier derrière eux venait d'émettre un bruit métallique. L'espace d'un instant, tous les deux regardèrent autour d'eux comme s'ils craignaient que ce bruit fut la preuve qu'ils avaient été surpris, mais rien. Ils étaient toujours seuls, et sans doute était-ce eux-mêmes qui avaient fait bouger le casier. Pour autant, le momentum était interrompu, et Mike fut le premier à prendre la parole. Et maintenant ?

[HS :tu vas me tuer tellement c'est court !]

[HS : je pouvais plus attendre LOL]

Elle avait une envie folle de s’endormir ainsi, dans ses bras… Bon là, ils étaient debout donc c’était compliqué, elle risquait de s’écrouler, mais elle se sentait si bien. Elle n’était pourtant pas vraiment fatiguée, peut-être un peu tout de même, la pression, le colère, la déception, la tristesse, tout cela était retombé d’un coup, quand il lui avait dit, à sa manière, ce qu’il ressentait, et tout ce qui la tenait éveillée depuis quelques jours, tout ce qu’il l’empêchait de dormir s’était évanouie et en même temps que le sommeil, le bien être l’envahissait et elle ne voulait pas vraiment dormir, elle voulait juste être consciente pour apprécier cette étreinte. Elle n’osait plus bouger, pour ne pas briser la magie, le temps c’était arrêté, la terre ne tournait plus pendant se baiser, impossible qu’il se passe autre chose dans le monde que ça. Alba préférait ne pas penser à ce qu’il se passerait demain, elle n’avait plus peur que Mike l’abandonne, mais elle se demandait comment ils géreraient ça au SRU, seulement cette simple question n’était pas de mise, pour le moment, ils auraient dû rentrer tous les deux, chacun de son coté, dormir, se reposer pour le lendemain, mais Alba voulait rester avec lui, elle avait l’impression d’avoir du temps à rattraper, d’avoir des millions de choses à lui dire et à entendre de sa part, et ne même temps elle pourrait rester silencieuse, à l’observer, juste le regarder, car les yeux avec lesquels elle le voyait n’étaient plus les mêmes, maintenant elle se considérait comme sienne et le percevait de même. C’était à la fois agréable et étrange, elle était heureuse, pleine de projets soudain, mais cela faisait si longtemps qu’elle en rêvait, tellement de fois qu’elle avait imaginé ce moment, rien ne se passait comme prévu, mais ça n’en était que plus saisissant.

Elle sentit Mike se raidir sous ses mains, il se laissait faire, mais il y avait quelque chose. Alba comprit alors que si elle n’avait pas mal pris ça façon d’agir quelques instants auparavant, lui s’en voulait énormément. Soit, c’est vrai, il était allé trop loin, si elle n’avait pas été consentante, ça aurait été, vraiment, bref, c’était regrettable, mais elle ne pouvait pas se voiler la face, elle avait aimé ça, bien plus qu’elle n’aurait dû, et s’il était allé plus loin, si elle n’avait pas réussi à le repousser pensant qu’il voulait seulement jouer, si elle n’avait pas eut de sentiments pour lui et juste voulut le sexe sans l’homme, elle l’aurait probablement laisser continuer. Elle n’avait refusé tout ça que parce qu’elle ne voulait plus souffrir, maintenant elle savait pourquoi il avait agit ainsi, elle savait qu’il était aussi difficile pour lui de se retenir que pour elle et elle se contenta de garder les mains posées sur sa peau. Ils avaient tout le temps désormais, ils se donneraient tout le temps nécessaire, c’est ce qu’elle voulait et elle espérait que Mike désirait la même chose. Soudain un bruit, la terre se remit à tourner, le temps recommença sa course folle, la vie reprit son cours. Alba sursauta, elle fut soulagée après un coup d’œil de voir que personne ne les avaient vu, c’était beaucoup trop tôt pour officialiser tout ça et cela répondait partiellement à la question qu’elle se posait quelques instants avant, ils se conduiraient comme avant, les câlins, les baisers, tout cela resterait réservé à l’extérieur, hors boulot. De toute façon il était évident qu’ils ne se toucheraient pas au SRU devant tout le monde ! La question était simplement de savoir à si leurs regards ne les trahiraient pas, les autres les connaissaient assez bien pour déceler se genre de chose, la discrétion serait de mise, mais toutes ces questions étaient pour demain. Aujourd’hui et maintenant, il était simplement temps de quitter cet endroit où ils ne pouvaient pas se sentir bien en tant que couple, cet endroit réservé au boulot où ils ne pouvaient pas réellement commencer à s’aimer. L’instant d’angoisse retombé, Alba regarda Mike avec un sourire, elle espérait qu’il lirait dans ses yeux combien elle tenait à lui, combien elle était contente de ce qui arrivait.

« On va regarder les étoiles… »

Alba trouvait que c’était un bon début, totalement kitch, romantique à souhait, mais peut-être le passage nécessaire pour se séparer de l’image SRU que l’un avait de l’autre, indispensable pour se voir autrement et pour discuter, passer du temps ensemble car elle ne se sentait pas la force de lui dire, je vais me coucher on se voit demain, elle avait envie de rester avec lui, de flirter, de profiter de sa présence et de se jour, ou plutôt cette nuit qui la chamboulait, mais qui se rapprochait fortement du plus beau qu’elle n’ait jamais vécu. Finalement cette nuit qui s’annonçait si triste ne l’était pas, pas du tout…

FIN DE LA DISCUSSION